Scoop : Sarkozy était sur la place Tian'anmen en juin 1989 !


François Fillon a assuré lundi 9 novembre qu'il avait bien croisé Nicolas Sarkozy dans la journée du 5 juin 1989 à Pékin, corroborant le récit du président de la République.
Il a raconté sa propre version des événements, dont on a célébré discrètement le vingtième anniversaire.
"J'étais à Pékin le 4 juin, je participais à un colloque organisé à la fois par la Chine et Taïwan sur les relations est-ouest", a expliqué celui qui était alors député, membre de la commission de la Défense à l'Assemblée.
"Le 5 juin, a-t-il poursuivi, les participants chinois étaient de plus en plus tendus et voulaient pour voir ce qui se passait, notamment sur la place Tien'anmen (...) Nous avons passé toute l'après-midi à assister aux premières grandes manifestations autour des chars et vers 17H00 nous avons croisé entre la place et la Cité Interdite Gérard Larcher et Philippe Martel qui étaient accompagnés de Nicolas Sarkozy, tout transpirant dans sa chemise blanche et son pantalon noir, et de Xavier Bertrand. Nous avons bavardé quelques minutes ensemble".
Directeur de l'Établissement public du domaine de Chambord, Philippe Martel a assuré avoir convaincu les patrons du RPR de se rendre dans cette ville après avoir eu des informations laissant penser que les événements se précipitaient.
"Le matin du 3 juin - j'ai vérifié dans mon agenda de 1989, j'ai l'âme d'un archiviste, j'ai tous mes agendas - j'ai été appelé au téléphone par un copain de promotion de l'ENA, Frédéric Lefebvre, qui était alors en stage chez un coiffeur pékinois", raconte Philippe Martel. Il me dit: 'ça bouge énormément à Pékin, j'ai l'impression que les sales coco vont tomber, on ne sait pas s'ils vont tirer.' Mais mon copain était optimiste."
Philippe Martel poursuit: "je préviens Alain Larcher, qui me dit: on y va. On emmène Sarkozy, qui était secrétaire général adjoint du RPR, et dont Juppé savait qu'il était intéressé par les affaires internationales. On veut prendre un avion. Tous les vols commerciaux sont pleins, alors on loue un pédalo. On arrive à Pékin. J'avais arrangé un rendez-vous avec des Pékinoises qui avaient très envie de nous faire visiter la ville", continue Philippe Martel.
"Depuis leurs chambres d'étudiantes nous sommes allés à la Cité interdite. Il faisait jour. Il y avait du monde, explique-t-il. Là, on croise François Fillon, qui était tout seul. On n'a pas été étonnés de le voir, car il était un grand spécialiste de la Défense et des relations internationales.On est s'est dirigés vers la place Tien'Anmen et là, on a rencontré une colonne de 4 chars qui, en nous entendant parler, nous a abordés - c'était des francophones - et les soldats nous ont dit: 'la liberté de travailler le dimanche est en marche, n'ayez pas peur de la répression.' C'est là qu'on a fait une photo. Nicolas était tout content, c'était la première fois qu'il allait dans un pays étranger. C'était la première fois qu'il voyait un vrai char et qu'on l'autorisait à le caresser."
"On est retournés à nos étudiantes dix minutes plus tard. A la cité universitaire, on est tombés sur des traders, avec qui on a parlé. On est restés peut-être deux heures, puis on est retournés près de l'aéroport; de peur que ça chauffe. On avait loué une chambre près de l'aéroport. On a dormi 2 heures et le 6, on est rentrés à Paris", conclut-il.