Ultima verba de David Martinon

« Le porte-parole de l'Elysée David Martinon s'est vu notifier la fin de ses fonctions jeudi dernier par le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant. "Tu ne fais plus partie du dispositif", lui aurait également déclaré le président, croit savoir Le Monde daté de dimanche-lundi. Il lui aurait été demandé de ne plus se montrer sur les images de télévision dans la foulée du président. » (lci.fr)

Notre fidèle ami, après avoir été lâchement bouté hors de Neuilly, est donc expulsé de L’Elysée. Mais le pire est à venir ! David serait sur le point d’être exilé aux Etats-Unis, alors même que ce pays sombre dans une récession majeure… Le titre honorifique qu’on lui prêterait, consul général de NY, n’est qu’un écran de fumée, mais à DDR on a la vue perçante, et l’on sait très bien que cette probable nomination est un exil forcé, qui plus est là où Cécilia va épouser l’homme de sa vie !

David, tel Victor Hugo à Jersey, va devenir un banni, un réprouvé, un damné. Mais, comme son illustre prédécesseur, il pourra prononcer ces prophétiques paroles :

Quand même grandirait l'abjection publique
A ce point d'adorer l'exécrable trompeur ;
Quand même l'Angleterre et même l'Amérique
Diraient à l'exilé : - Va-t'en ! nous avons peur !

Quand même nous serions comme la feuille morte,
Quand, pour plaire à César, on nous renîrait tous ;
Quand le proscrit devrait s'enfuir de porte en porte,
Aux hommes déchiré comme un haillon aux clous ;

Quand le désert, où Dieu contre l'homme proteste,
Bannirait les bannis, chasserait les chassés ;
Quand même, infâme aussi, lâche comme le reste,
Le tombeau jetterait dehors les trépassés ;

Je ne fléchirai pas ! Sans plainte dans la bouche,
Calme, le deuil au cœur, dédaignant le troupeau,
Je vous embrasserai dans mon exil farouche,
Patrie, ô mon autel ! Liberté, mon drapeau !

Mes nobles compagnons, je garde votre culte ;
Bannis, la République est là qui nous unit.
J'attacherai la gloire à tout ce qu'on insulte ;
Je jetterai l'opprobre à tout ce qu'on bénit!

Je serai, sous le sac de cendre qui me couvre,
La voix qui dit : malheur ! la bouche qui dit : non !
Tandis que tes valets te montreront ton Louvre,
Moi, je te montrerai, César, ton cabanon.

Devant les trahisons et les têtes courbées,
Je croiserai les bras, indigné, mais serein.
Sombre fidélité pour les choses tombées,
Sois ma force et ma joie et mon pilier d'airain !

Oui, tant qu'il sera là, qu'on cède ou qu'on persiste,
O France ! France aimée et qu'on pleure toujours,
Je ne reverrai pas ta terre douce et triste,
Tombeau de mes aïeux et nid de mes amours !

Je ne reverrai pas ta rive qui nous tente,
France ! hors le devoir, hélas ! j'oublierai tout.
Parmi les éprouvés je planterai ma tente :
Je resterai proscrit, voulant rester debout.

J'accepte l'âpre exil, n'eût-il ni fin ni terme,
Sans chercher à savoir et sans considérer
Si quelqu'un a plié qu'on aurait cru plus ferme,
Et si plusieurs s'en vont qui devraient demeurer.

Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S'il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !