Jonathan Hart, viens sauver le capitalisme !


Christine Lagarde, Laurence Parisot (voir ici) et Nicolas Sarkozy ont été "extraordinairement fermes" lors des dernières négociations à la veille du grand sommet du G20 à Londres. Tout porte à croire qu'ils ont convaincu l'ensemble des participants que la refonte du capitalisme passe d'abord par la reconquête d'une bonne image aux yeux de l'opinion publique.
En effet, trop de maladresses, de malentendus et d'ignorances l'ont rendue très hostile aux plus riches et aux possesseurs de stock-options et de Rolex. Il est évident que cette hostilité est maintenant le principal frein au retour de la croissance, car elle culpabilise nos entrepreneurs et les rend frileux, moins dynamiques, moins winners quoi.
La sortie de crise, préalable à toute éventuelle "régulation", passe donc par le retour sur nos écrans de la série "Pour l'amour du risque" ("Hart to hart" en v.o., pour les puristes). Une sixième saison relookée comme il se doit : nouveaux acteurs (on propose le couple Scarlett Johansson/Bernard Tapie), nouvelle fonction (actionnaire-trader gavé de stock-options et de bonus pour lui, à la place du self-made-man, présentatrice TV pour elle, parce que journaliste de presse écrite, c'est ringard), nouvelle maison (à Neuilly, décorée par les maçon du cœur, avec des écrans plats partout, qui montrent en boucle des feux de cheminée), nouvel homme à tout faire (Pedro, sans-papier colombien), nouvel animal de compagnie (le panda, car tout ce qui est rare est cher, et mérite donc d'appartenir à Nanard), nouveau générique par Kanye West & N.A.S.A.
Et c'est donc à l'unanimité que les grands de ce monde prendront cette courageuse décision, seule apte à rétablir la confiance et l'amour du risque. Comme ça, Laurence Parisot, qui réclame des personnages de patrons positifs à la télévision (ah, elle a tout compris à la com) redeviendra la leader mondiale qu'elle était encore il y a quelques mois. Et ça, c'est cool !

Jean-Pierre Pornaud, président du comité Désir de Revanche.