Politique fiction 2 : La chute de la République française


25 février 2010, c'est finalement toujours avec arrogance que le président démissionnaire Nicolas Sarkozy, portant sa veste fétiche offerte par Robert Mugabé, descend une dernière fois le perron de l'Elysée. Malgré la présence de quelques fans, l'ambiance est grave, Mireille Mathieu entame "Asimbonangua" en duo avec Didier Barbelivien.
La toute récente première dame, Laurence Ferrari, porte un superbe fuseau noir. Les Français ont alors tous en tête l'hallucinante interview de mai 2009, lorsque Laurence et Nicolas s'étaient embrassés en direct après avoir prononcé en même temps cette question sibylline : "qu'est-ce qui nous arrive ?".

Après la Grèce, l'Italie et la Belgique, la France disparaît aujourd'hui, le pays rejoint donc la liste des pays fédéralistes de l'Union Européenne, présidée par Daniel Cohn-Bendit. C'est le couple formé par Alain Juppé et Pierre Moscovici qui est chargé de mener à bien la transition.
La grève générale qui a démarré en Guadeloupe en janvier 2009 a peu à peu contaminé l'ensemble du territoire. Avec une incroyable accélération lorsque le taux de chômage a atteint 15 % de la population active en septembre et que le gouvernement s'est mis en faillite. Ce triste moment - avec ce malaise de M. Fillon à l'Assemblée national sur une question de l'opposition à propos du budget comme point d'orgue - a complètement paralysé le pays, sauf l'Elysée. Le palais, tel un autiste, a continué à lancer des milliers de réformes toutes plus hallucinantes les unes que les autres : suppression des radars, fusion de Renault et Total, enfermement des chiens, port obligatoire de coudières par les élèves de CM1, abandon de l'impôt sur le revenu...
Bref, ce furent six mois "abracabrantesques" avant qu'une pression internationale exercée conjointement par les USA, l'UE, l'ONU et le FMI oblige l'Hyperprésident à abdiquer.

Cette décision permet donc aujourd'hui la libération d'une bonne partie des membres du dernier gouvernement, retenus ici et là : Yves Jégo par un groupe gay kanake, Valérie Pécresse par des étudiants boutonneux ultra-gauchistes, Christine Lagarde par des traders boutonneux ultra-droitistes, Bernard Kouchner par des pirates somaliens, Eric Besson par des sans-papiers originaires de feues les Maldives.

Voilà, la France a vécu. A moins que l'ex-président, qui s'envole pour l'île d'Elbe à bord du jet de Martin Boouygues ne refasse parler de lui...

Philippe K. Bite, président du comité Prospective & Stratégie & Prévision de DDR.