Pour un Yasukuni français


La semaine dernière, notre hyperprésident a dit publiquement, lors de ses vœux à la Culture, qu'il souhaitait l'avénement prochain d'un musée d'histoire de France. En fait, DDR propose mieux que ça.
Certes, comme ses deux prédécesseurs, Monsieur Sarkozy souhaite laisser son empreinte architecturale et culturelle. Et on l'imagine bien avoir un grand dessein pour notre pays. Alors que faire ? Mieux que la Défense, mieux que le Quai Branly, mieux que la pyramide du Louvre, évidemment. DDR propose donc de créer un Yasukuni français. Inédit, inattendu, flatteur et utile, c'est ce qu'il nous faut.
Les moins érudits ne savent pas que ce temple, pardon ce sanctuaire au cœur de Tokyo est dédié aux Japonais qui ont donné leur vie pour l'empereur du Japon. Bon, du coup y figurent les noms de quelques bouchers qui ont joyeusement massacré Coréens et Chinois, ce qui chaque année engendre une polémique dans le sud-est asiatique lorsque le Premier ministre va s'y recueillir dans la chaleur du mois d'août. Mais nul doute que nous saurons éviter cet écueil.
Avec un Yasukuni à la française, inutile de se poser toutes ces questions minables du type : mais à partir de quelle date peut-on parler de la France comme d'un pays, comment parler de l'esclavage, le nom de Pierre Laval doit-il apparaître, etc.
Alors que là, dans un sanctuaire (et hop, retour du religieux, tellement classe !) qui honorerait les hommes et les femmes de tous bords qui ont donné leur vie à la Sarkozye, pas de question existentielle. Il suffit de créer une commission présidée par Dadu. Celle-ci choisira les personnes à distinguer, et en deux coups de cuillère à pot, le grand monument sortira de terre. On suggère déjà de réserver une bonne place à Charles Pasqua.
Une fois de plus, c'est le bon sens qui fait les bonnes actions.